Assemblée Générale de Lutte #101mars

• Rappel des règles de prises de parole.
• Assemblée de lutte des syndicats et collectifs en lutte à Bourse du Travail
• Conférence jury citoyen Démocratie OS
• Ordre du jour : Bilan et perspectives des grèves
Rédaction d’un appel à lutte et coordination avec la bourse du travail
Débat sur le contenue de la loi travail

I/Bilan et perspective des grèves

1/ Bilan de la semaine
Manifestation depuis place d’Italie très calme, ont bloqué les rails de la SNCF/RATP
Manifestation à Nation des retraités
Manifestation des cheminot-e-s à Bercy
Manifestation contre Monsanto
Toute cette semaine des manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre (Nicolas, Fred, Milo, Marcus…) La plus part sont libérés dans la journée, certains passent en comparution immédiate avec à la clef 6 mois ferme et une grosse amende comme Marcus suite à l’action faite à BFMTV. Le procès de Loïc est quand à lui repoussé au 5 aout.
« Attention à vous qui filmez, vous n’est pas à l’abris des arrestations et violences policières. Certes vous avez le droit de filme les agents en exercice seulement si vous êtes dans une manif sauvage vous êtes hors la loi. »
Les dockers sont mobilisés, par exemple au Havre, les médias n’en parlent absolument pas. Mardi dernier s’est tenu une assemblée générale de la fédération des ports et docks, ont voté une grosse mobilisation pour le 106 mars (14/06)
La RATP est en reconduction de grève chaque jour. Pour le 106 mars (14 juin) aussi grosse mobilisation contre la loi travail et son monde (la loi El Kohmri n’est que la suite logique de lois tout aussi détestables, Macron, Rebsamen… qui sont le fruit de pressions Européennes). Le gouvernement sera dépassé par cette mobilisation.
Un groupe de 1000 personnes ont bloqué le ventre de Paris « Rungis » , les péages ont été bloqués pendant 2 heures puis plusieurs carrefours et enfin ont remonté la nationale 7 de Thiais à Orly. Sur la route (aller-retour) les automobilistes ont soutenu les manifestants. La lutte continue même si les médias n’en parlent pas.
Une quinzaine de personnes sont allé perturber un match de football amical au palais royal organisé par le foot business.
Pour diffuser les informations dans le métro : 1 personne parle a la rame, pendant que deux autres distribuent des tracts.
Proposition d’un slogan pour les manifs « Contre la loi travail décrétons la loi des travailleurs »
Les nasses ne se brisent que de l’extérieur, en nassant la nasse.
Pot commun sur internet pour les grévistes organisé par la CGT mais dont la redistribution ne se fera pas en fonction de l’appartenance à ce syndicat. 225 000€ pour le moment.
L’accord des intermitemps a été refusé par l’UNEDIC et le MEDEFF, sont repartis en action de grève.
Pour éviter les violences en manif : restez derrière avec les syndicats.
A Rennes 4 personnes arrêtées pour avoir manifesté et collé un autocollant sur un magasin « Bagelstein » critiquant leurs propos sexistes, homophobes…

2/ Propositions
Cazeneuve stop ta répression !
Mobilisation pendant l’Euro2016
Soutient au mouvement des éboueurs : déplacer nos ordures sur des lieux symboliques
Soutient Comores VS Mayotte
Soutient à Maitre Ripert (avocat grenoblois en jugement ouvert, mais dont les portes sont gardées par des CRS)

4/ Appel issu d’Alès
« Bonjour,

Nous avons été informé hier que de nombreux activistes arrivent d’autres pays européens pour soutenir la lutte, le 11 à Nanterre ou à République, puis le 14. De nombreux mouvements souhaitent aussi se rallier à notre lutte et nous ont sollicité pour rédiger un appel. Nous souhaitons vous soumettre l’appel émis par les commissions grève générale & internationale, qui se veut être une internationalisation de celui que vous avez rédigé initialement.

L’objectif étant d’élargir les signataires et de renforcer la lutte en créant une convergence internationale.
Veuillez trouver ci-bas l’appel proposé « à internationaliser la lutte française » ainsi qu’en 2 points, le contexte des discussions.

*Convergence internationale : *L’ Appel de Ales / Nanterre a été entendu par des militants du monde entier qui nous rejoignent à Paris sur deux dates, le 11 et 12 pour Assemblée de préparation (Nanterre & République) et pour la journée de grève et manifestations du 14 afin d’amplifier et d’internationaliser le mouvement (Belgique Allemangne Pologne Suède Italie Angleterre Pologne …)

*les motivations internationales (synthèse de discussions) *Ce qui se passe en France est un phénomène qui va bien au de la de ses frontières. La loi de travail est de la même dynamique internationale de pressurisation et d’exploitation des populations de l’idéologie dominante. Dans la ligne des mouvements européens en lutte contre les mesures d’austérités des élites néolibérales, le mouvement français porte un perspective transnationale. Nous sommes à un seuil critique de mobilisations sociales qui provoque un revirement de situation pour rendre le pouvoir a la rue.
Nous souhaitons faire un appel à tous les mouvements européens en lutte pour converger a paris le 14 pour une mobilisation massive; Nos relais (blockupy, transnational strike ect..) se chargeront de convoquer les réseaux et partenaires pour créer le 14 une journée européenne d’assistance de démonstration; occupation et de blocages.
Ils souhaitent participer à la réflexion stratégique de la journée du 14, aux différentes actions prévues (occupations, blocages, attaques etc) mais appeler a des actions dans leurs pays respectifs. Enfin, penser aux perspectives futures après le 14 de coordination transnationale pour la création d’un projet de société.

*Appel à Internationaliser la lutte française *

La «loi travail» fait partie d’un processus de précarisation visant l’ensemble des salariés et leurs droits, commun à l’Union européenne et au-delà. L’austérité en Grèce, la Loi sur l’emploi en Italie, la Loi Peter en Belgique, autant d’exemples montrent que l’austérité, la réduction des protections, des droits au chômage et à la sécurité sociale sont devenus la norme européenne et l’objet de résistances massives.

Pour renforcer la mobilisation en France, organisons la convergence transnationale !

Le gouvernement français est un des moteurs de la libéralisation au sein de l’Union européenne, de la Francophonie ou de l’Organisation Mondiale du Commerce. Notre pays capte les richesses dans de nombreux pays, il provoque des coups d’États, multiplie sa présence militaire et bombarde. A l’image de l’occupation de Bolloré vendredi à Paris, les intérêts « français » ne sont pas les intérêts de la population qui vit en France. Ils sont ceux d’une élite néo-liberale, défendue par l’État, et toutes ses institutions comme nous le prouve la répression policière et judiciaire. Livrée à elle-même, la population doit donc s’auto-organiser, s’autonomiser et se mobiliser massivement pour reprendre ses droits. En France, aujourd’hui, les travailleurs sont attaqués et mis dans une concurrence de plus en plus rude. Comme partout ailleurs. Nous avons besoin d’inverser cette spirale, vers plus de conquêtes sociales partout.

Nous souhaitons faire appel à tous les mouvements européens qui se battent contre les mesures d’austérité des élites néo-libérales, afin d’opposer un front uni de résistance, avec les activistes de toutes les nationalités et origines vivant ici, ainsi que des Allemands, des Anglais, des Belges, des
Italiens, des Suédois ou des Polonais qui viennent en nombre.

Nous souhaitons que le combat de cette loi devienne le symbole de la multiplication des collectifs d’auto-organisation, des blocages du système et de sa réappropriation.

Nous ciblons « le monde qui produit la loi-travail, dominé par le capital, la marchandisation, sa logique de mort, son État, sa police. »
« Comment vaincre la division entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas le droit de faire la grève? Comment faire de la grève une arme politique ?
Quels sujets avons-nous besoin de combattre afin de répandre le mouvement de grève dans toutes les couches de la société? ».
Nous appelons à nous coordonner pour imposer d’autres priorités, et à nous synchroniser.

Alors que le gouvernement criminalise les manifestants, les syndicats ou les assemblées générales interprofessionnelles affrètent des milliers de cars. Des autonomes, des associatifs et des militants de la gauche radicale convergent aussi par milliers de toute l’Europe.

Nous vous invitons tous à faire de cette bataille contre « la loi Travail et son monde » un tournant transnational:
– à Paris dès le week-end du 11-12 pour une coordination nationale et internationale à l’université de Nanterre.
– le 14 juin : – renforçons la mobilisation nationale par un cortège international en tête de manifestation, et à bloquer ensemble.
– Partout dans le monde, faisons pression sur le capitalisme français : les ambassades et consulats, comme les multinationales françaises, sont les cibles d’une colère légitime.
– Construisons ensembles la perspective d’un autre projet de société coordonnée à l’échelle internationale

Multiplions les actions de blocage économique.
Construisons une grève transnationale de toute la société.
Gagnons une bataille, et préparons une offensive globale. »

II/ Le contenue de la Loi Travail

• Essentiel : allongement du temps de travail avec variabilité et flexibilité de celui-ci. Au lieu par exemple pour une entreprise de réaliser son objectif de 35h/semaine sur 3 mois actuellement, cette même entreprise pourra grâce à cette loi remplir son objectif sur 3 ans. Cela implique une variabilité du temps de travail, plus la période est longue plus la variabilité est grande. Une semaine à 42h, puis une semaine à 27h…
• La représentativité et le pouvoir d’opposition des syndicats seront supprimés.
• L’inversion de la hiérarchie des normes : c’est à dire que l’accord d’entreprise prévaut sur les accords de branche, et sont même supérieur au code du travail dans le cadre du temps de travail.
• Référendum d’entreprise : le terme de référendum implique que celui qui donne son avis est libre, il doit répondre à une question par oui ou non. Le problème qui se pose ici, est de faire reposer la responsabilité de la mauvaise gestion de l’entreprise sur les travailleur-euses.
• Plafonnement des indemnités de licenciement abusifs : les entreprises n’aiment pas l’incertitude et le juge est source d’incertitude face à un licenciement abusif. Les entreprises provisionnent pour prévoir tous les cas possibles et donc veulent garder la main sur leur richesse.
• La loi travail n’est pas une nouvelle loi, le ministère du travail n’a pas travaillé : c’est la traduction de la directive de 2015 de Bruxelles.

III/ Appel de Bourse du Travail

Voilà maintenant trois mois que le mouvement contre la loi Travail a commencé. Depuis trois mois, nous sommes des milliers à tenter d’alimenter le foyer de la révolte contre la nuit sécuritaire et réactionnaire à l’ombre de laquelle nous vivions depuis trop d’années. Ce mouvement, inespéré il y a encore quelques semaines, a revêtu des formes très différentes au fil du temps et selon les endroits. Formes qui se sont parfois ignorées, parfois imbriquées, mais qui ont le mérite d’avoir permis à la lutte de se prolonger au-delà de l’essoufflement de chacune de ses composantes.
De la vague lycéenne et étudiante du mois de mars, à l’émergence de Nuit Debout en avril, jusqu’à l’entrée en grève de secteurs clés de l’économie ces derniers jours, quelque chose tient, une détermination qui ne se dément pas.
La loi Travail tient à la fois pour peu de choses et pour beaucoup dans cette détermination. Pour peu de choses, car cette nouvelle attaque faite aux conditions d’exploitation n’est pour nombre d’entre nous qu’une actualisation par la loi de pratiques patronales déjà en vigueur. Pour beaucoup, car ce n’est pas par hasard si la confrontation prend de l’ampleur sur le terrain du travail, où nous avons reconnu la misère de notre condition, que l’on soit chômeur-se, précaire ou salarié-e, que l’on cherche du boulot ou que l’on cherche à ne pas en trouver… D’emblée, pour une frange significative du mouvement, la lutte a pris pour cible – visiblement – le monde qui produit la loi Travail, c’est-à-dire un monde où domine le capital, sa capacité à coloniser tous les aspects de nos vies, le devenir-marchandise qu’il promet à chacun-e d’entre nous, sa logique de mort, son État et sa police.
Cette sensibilité s’exprime, en de nombreuses villes, sur les lieux de blocage, les piquets de grève et dans des cortèges de manifestation offensifs toujours plus fournis, matérialisant un refus de se laisser enfermer dans les formes habituelles de la représentation syndicale ou sectorielle. Ces cortèges – démentis en actes de la logique de séparation poursuivie par les politiciens, bureaucrates et autres journalistes – s’accompagnent d’affrontements avec les flics, de pratiques d’actions directes et d’autodéfense médicale et juridique. La forme des manifestations et des actions est une donnée significative du mouvement. Mais elle en exprime également les limites.
Limites en ceci que nous nous sommes heurté-e-s à des difficultés pour faire émerger des espaces d’auto-organisation de la lutte. Ces difficultés tiennent en partie à une répression policière et judiciaire globale, à des stratégies syndicales confuses, et, du coup, à une situation de dépendance vis-à-vis d’un calendrier imposé par les directions des centrales. Elles laissent en tous les cas ouvert le besoin de se saisir du contenu de la lutte, de comprendre ce qui se joue dans cette période de retour de la conflictualité sociale, pour pouvoir agir en conséquence. La nécessité se fait donc sentir d’une rencontre des assemblées, des comités, des groupes, des individus qui ont tenté de prendre en main, depuis le début du mouvement, la question de son autonomie et de son dépassement.
Nous nous associons à l’appel d’Alès qui propose que cette rencontre soit l’occasion de diffuser l’information sur les actions passées et les mobilisations à venir, d’échanger des réflexions, autant sur les enjeux de la lutte que d’ordre plus tactique, de construire une solidarité et/ou une défense collective face à la répression.
Nous appelons tous celles et ceux – assemblées, comités d’actions, collectifs, individus – qui se reconnaîtront dans cette proposition à participer à des journées de coordination les samedi 11 et dimanche 12 juin à Paris. Nous proposons que ces rencontres, précédant l’appel à une manifestation nationale le 14 juin, puissent être l’occasion de nous approprier cette date, et de la déborder pour en faire un moment de débat et d’initiatives visant à renforcer la conflictualité sociale en cours (sans se substituer aux initiatives décentralisées qui auraient lieu par ailleurs).
Nous proposons de nous retrouver le samedi 11 à partir de 10h à la fac de Nanterre pour une journée d’assemblée consacrée à un retour sur les différentes expériences locales de lutte et à une tentative de remettre le mouvement en perspectives (et éventuellement lui en tracer de nouvelles…). La journée du 12 sera dédiée à des discussions et des ateliers thématiques sur toutes les problématiques particulières qui ont émergé au cours du mouvement.
Le programme est en cours d’élaboration et comprendra des moments plus informels (cantines, concert…).
Il est bien évidemment soumis à toutes les propositions, étant entendu que la forme des ces rencontres n’appartient pas à celles et ceux qui prendront en charge ses aspects matériels. Le mail doit permettre de recueillir toutes ces propositions, ainsi que toute question concrète relative à la logistique.
En espérant que notre appel résonne et que notre mélange détonne.
Divers gens dont le lien s’est construit dans le cortège de tête des manifs parisiennes et aux Comités d’Actions
Contact : cortege-de-tete [at] riseup.net et au 07.53.26.71.42

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