Texte de la commission économie politique pour la séparation du MEDEF et de l’Etat

Les histoires d’amour finissent mal… en grève générale
« J’aime l’entreprise » a déclaré notre Premier Ministre Manuel Valls,
« Les chefs d’entreprise ont besoin de preuves d’amour » lui a répondu le patron de la CGPM, Jean François Roubaud.

Malgré la réponse de la CGPME, le gouvernement a préféré marier l’Etat au Médef, cette organisation de petite vertu, un peu libertine sur les bords, qui a vu passer dans son lit chacun des gouvernements successifs.

Sa dernière conquête, le gouvernement socialiste, qui s’est employé depuis 4 ans à consommer un peu plus ce mariage entre le MEDEF et l’Etat, dans la promesse sans cesse renouvelée de s’aimer et de s’enrichir (hmm… de se chérir pardon) pour leur meilleur et pour notre pire. Cette union s’est faite sur la base de promesses de la part du MEDEF, des avances bien séduisantes à première vue.

Le MEDEF avait promis, le coeur palpitant à gauche et les yeux dans les yeux :
– la création d’un million d’emplois
– l’investissement dans la recherche
– ou encore le développement de la formation.

Notre gouvernement frivole, tombé sous le charme du MEDEF, lui a apporté en dot :
– 27 milliards de crédit d’impôt avec le CICE
– 30 milliards de baisse de cotisation sociales patronales avec le Pacte de responsabilité.

Mais patatras patronat… ce qui devait arriver arriva ! La consanguinité des mariés donna lieux à des rejetons dégénérés.

Au summum de cette idylle sont donc nés Emmanuel, François et Myriam et avec eux les lois Macron, Rebsamen, et la petite dernière, sans doute la plus tordue de toutes, la loi El Khomri.

La petite Myriam tient des propos des plus délirants, elle affirme que nos conquis sociaux et nos salaires représentent un coût qui réduit la profitabilité des entreprises et donc l’embauche des travailleurs salariés. Même si c’était prouvé, ce qui n’est pas encore le cas, nous n’acceptons pas ce chantage entre chômage et précarité.

Toute démocratie, tout référendum d’entreprise dans ce cadre est un choix qui n’en est pas un. Demandez aux employés de Smart ou de Goodyear s’ils se sont sentis libres lorsque leurs dirigeants leur ont imposé sous menace de licenciement de travailler 39 heures payées 37. Dans leur système nous sommes perdants à chaque fois !
L’Allemagne a peut-être, suite à des réformes de ce type, ramené son taux de chômage à 5% mais cela s’est fait en contrepartie d’une explosion du taux de pauvreté de sa population. Il y a aujourd’hui bien plus de travailleurs pauvres en Allemagne qu’en France.

Cette loi dite travail, en inversant la hiérarchie des normes, en faisant passer l’accord d’entreprise ou de branche devant le Code du travail, accentue la perte de pouvoir des travailleurs face aux dirigeants d’entreprise dont le fer de lance est le MEDEF.
De plus, cette inversion va importer entre les entreprises françaises le dumping social et la mise en concurrence qui mettent déjà sous pression les travailleurs au niveau international. Nous ne voulons plus de ce chantage à la concurrence qui sert de prétexte au recul de tous nos droits.

La loi El Khomri nous parle de revaloriser la valeur travail mais le seul effet de ce type de réformes que l’on perçoit est l’appauvrissement des travailleurs. D’autres modèles existent pourtant (salaire à vie, revenu de base, libre association, coopératives, … et prouvent qu’une autre façon de travailler ensemble est possible. Pour ces raisons, nous nous positionnons contre la loi El Khomri mais également contre toute loi nous proposant de choisir la précarité au nom de la lutte contre le chômage.

Nous condamnons ces cadeaux qui détruisent notre modèle social et se concrétisent par exemple par une augmentation de 23% des dividendes l’année dernière.
Nous regrettons que ces investissements fructifient encore le capital plutôt que d’être reversés aux citoyens.
Nous rejetons ces lois qui aggravent notre subordination, affaiblissent les contre pouvoirs, facilitent les licenciements et précarisent les travailleurs et les travailleuses.

Ces constats posés, nous demandons l’annulation de cette union entre le MEDEF et l’Etat.
Si quelqu’un s’y oppose qu’il parle maintenant ou se taise à jamais !

Classé dans Économie politique , Prises de position

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