Onze jour à peine après sa nomination, le ministre du Plan Romero Jucá était contraint à la démission, le 23 mai : il a été coincé par des écoutes téléphoniques où il expose sa stratégie politique – sceller un pacte entre politiques pour annihiler l’enquête judiciaire sur l’énorme scandale du « Lava jato » (opération « kärcher ») de pots-de-vin autour de la compagnie pétrolière nationale Petrobrás, et fomenter un coup d’État contre la présidente élue Dilma Roussef. Le 30 mai, démission du ministre… de la Transparence, Fabiano Silveira, lui aussi trop clairement bavard sur ses intentions – utiliser les leviers de l’administration pour défendre ses alliés politiques (la droite) mouillés dans des affaires de corruption.
D’autres candidats sont menacés par la trappe : le tiers des ministres du gouvernement Temer (dont lui-même) sont a minima cités dans une affaire de justice. Les mouvements sociaux, en ébullition, s’en donnent à cœur joie pour fustiger l’hypocrisie de ces conspirateurs qui ont prétendu, des trémolos dans la voix, engager la destitution de la présidente élue Dilma Roussef (qui sera définitivement fixée sur son sort à l’automne) dans le but sauver la patrie de la corruption.
À l’étranger, devant la mollesse des réactions, et notamment de certains médias (jusqu’au déni, comme ce fut le cas pour le quotidien Le Monde), de nombreux collectifs ont organisé, autours de Brésiliens expatriés, la bataille de l’information ainsi que la résistance.
Samedi 4 juin, c’est « Brésil debout » qui manifestait Place de la République à Paris, dans le cadre de Nuit debout, en présence de Miguel Stédile, de la coordination nationale du Mouvement des sans-terre brésilien (MST). Et avec la complicité très active de L’Orchestre debout, qui a accompagné une chorale fournie pour interpréter « Apesar de você » : « Tu n’y pourras rien ! » est une chanson emblématique de la lutte contre la dictature qui a régi le Brésil de 1964 à 1985, où Chico Buarque, alors exilé, ridiculise avec toute sa poésie celui (le dictateur) qui a inventé « toute l’obscurité », qui « insiste pour empêcher le coq de chanter » et n’arrivera pas « à s’expliquer pourquoi le ciel s’éclaircira impunément » ce jour qui viendra « plus vite que tu n’imagines », car « Tu n’y pourras rien, demain, oui, sera un autre jour ! »
À lire >> « Brésil debout », place de la République.
Source: À Paris, l’Orchestre debout joue contre le coup d’État au Brésil
Bonjour les solidaires, et les Brésiliens debout.. Aujourd’hui, demain, après, un jour, la solidarité est payante; c’est une loi universelle de bon sens.. Car partout, la bête à faciès d’homme sévit et sévit encore.. Et les Brésiliens en savent qqchose, les dictateurs tiennent toute l’Amérique dite latine sous cloche, avec la « bénédiction » maléfique des USA.. C’est dire si vous, nous, toutes et tous avons le devoir vital de demeurer debout, et vents debout contre la bête malfaisante.. Soulevez-vous, soulevons-nous, partout, et ne lâchons pas la pression.. « Et cependant, Elle tourne.. » Salutations.