corruption : n. f. (du latin corruptio) altération du jugement, du goût, du langage ; avilissement, perversion, souillure, vice (Le petit Robert 1. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, 1987).
L’acte de corrompre ne se limite pas seulement aux pratiques de nos élu.e.s, dont certain.e.s qui prétendent accéder à la Fonction Suprême de la République. Il touche au langage, aux corps, à l’esprit. Ainsi, M. Fillon peut bien remplir les comptes en banque de sa famille en toute « légalité », cela ne saurait constituer une quelconque corruption à ses yeux ou celui de ses copains du Parlement. La pratique n’est-elle pas répandue nous ont-ils dit? Les sommes sont importantes pourrez-vous nous répondre. Allez les comparer aux milliards que Hollande a offert au patronat avec son CICE ; ou au coût d’un arsenal nucléaire qui n’a jamais servi et qui ne servira qu’entre les mains d’un docteur Folamour. La corruption de M. Fillon et de ceux qui l’entourent ne se trouve pas seulement dans les affaires de fric. Elle se déploie dans une altération récurrente par le langage de la réalité que nous sommes bien nombreux.ses à vivre en France.
Ainsi, dans un communiqué publié le 12 février 2017, M. Fillon et son équipe de campagne nous offrent un bel exemple de cette pratique d’altération. On peut y lire que « des incidents ont lieu en Seine-Saint-Denis et même à Paris chaque jour depuis l’arrestation du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois ». Ainsi, ce serait l’arrestation d’un « jeune » qui serait à l’origine des « incidents » qui agitent la France depuis plusieurs jours. À croire que Théo serait un parrain local dont l’arrestation aurait provoqué ces incidents! MM. Fillon et Solere doivent avoir un problème avec les médias et/ou la justice ces derniers temps pour ignorer qu’un policier a été mis en examen pour viol par personne ayant autorité et violences volontaires et que ses trois complices sont poursuivis pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme et en réunion ?
Fillon s’interroge : « Pourquoi le ministre de l’intérieur a-t-il autorisé cette manifestation [Bobigny le 16/02] alors que les risques de violences étaient évidents? ». Ainsi, sous prétexte que des « risques de violences » seraient évidents, une manifestation devrait être interdite? Quand on voit la violence déployée par la police depuis de nombreuses années, on comprend que M. Fillon envisage de s’appuyer sur l’argument de la violence pour interdire les expressions légitimes de la population. On avait déjà une idée de ce que cet individu pense du rôle de la presse, désormais on sait ce que ce candidat de l’opposition partage avec M. Cazeneuve. Il suffit de lâcher sur les manifestants des groupes d’individus casqués et armés pour obtenir des motifs d’interdiction. Et ces messieurs se disent « démocrates »?
Quand à « toute la vérité […] sur les conditions dans lesquelles Théo, 22 ans, a été blessé lors d’une opération de police », M. Fillon ne nous dit pas qu’elle ne doit être connue, dite ou recherchée : elle « doit être faite« . Faite par qui? Les médias de ses amis milliardaires? Les policiers de l’IGPN? Une justice qui acquitte les policiers? On comprend ici que le rapport médical ou le témoignage de Théo ne comptent pas pour M. Fillon. Sans doute la connaissance de tous les détails de cette ignoble affaire de viol en réunion permettra de satisfaire les vœux de M. Fillon.
La conclusion de ce communiqué est à la mesure du caractère pernicieux du parti dont est issu M. Fillon : « le gouvernement ne doit pas laisser s’exprimer la violence dont les premières victimes sont toujours les habitants de banlieues« . Sans doute M. Fillon fait référence aux « destructions matérielles » qui ont suivit le rassemblement de Bobigny. Nous l’invitons à prendre en compte les violences qui brisent les corps, endeuillent les familles et ont provoqué la fuite de Zyed et Bouna. Elles sont quotidiennes et répandues.
Aujourd’hui, M. Fillon ne se distingue pas par le détournement de fonds publics, pratique au fond bien habituelle parmi les héritiers du système gaulliste (avec son bras très musclé le SAC, Service d’Action très peu Civique) et chiraquien. Il nous rappelle plutôt qu’il existe une forme de corruption tout aussi répandue mais plus dangereuse encore, la corruption discursive. Comme la corruption financière, elle engage l’éthique de celui qui l’exerce, et se fait au détriment de tout un peuple – seulement, n’étant pas matérielle, elle est bien plus difficile à mettre en évidence. Elle procède d’une altération répétée de la réalité, propagée et validée par l’hyper-médiatisation de ces discours chèrement achetés – avec l’argent public – à des conseillers en communication. Il n’y a que le son de nos voix qui puisse couvrir leur bruit.
Nous invitons donc à déconstruire ces discours par la production de textes, de vidéos, d’infographies, de dessins, de chansons, de poèmes et autant d’actes de résistance. Dès lors, une campagne a été lancée autour du hashtag #Miroir2017. Le grand cirque médiatico-politique de ces élections nous appelle à la plus grande vigilance. Restons debout face à la corruption!
Des participant.e.s à l’Assemblée de Coordination de Nuit Debout Paris
Paris, le 16 février/353 mars 2017
(https://nuitdebout.fr/paris/ac/ – acparisrepu@riseup.net)
Faut pas répondre à fillion, et à tous ces corrompus plein de morgue envers le peuple, ils sont sans vergognes et méprisent le peuple. Ne leur répondez-pas, ne rentrez pas dans leur jeux. Qu’ils dégagent..